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Aracri and Cie, le blog
3 juin 2019

Les chevaux à la maison, l'enfer ou le paradis ?

 

 

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On a tous rêvé d’avoir notre cheval à la maison. Le rêve de se lever le matin, d’ouvrir la porte et de voir my little pony crins au vent galoper vers nous… Fermons les yeux et nous verrons même les paillette derrière parce que oui quand on est gamin, les paillettes on les voit bien.
Pouvoir monter quand on veut dès qu’on a quelques minutes, pouvoir profiter de notre poney magique dès qu’il y a un rayon de soleil tout ça tout ça.
N’est ce pas cette jolie vision que nous avons lorsqu’enfant nous imaginons le paradis d’avoir son cheval à la maison ?
C’était en tout cas la mienne et celle qui me faisait imaginer des tonnes d’aménagements possible dans une maison construite de mainère parfaite pour accueillir my little pony.

Mais dans la vraie vie, qu’en est-il vraiment ?

J’ai mes chevaux à la maison depuis juillet 2012 mais ça a été tout un cheminement pour en arriver là.

Tout d’abord on est passés avec Crimson d’abord et ensuite avec Crimson et Kéké par diverses pensions.
Avec chaque fois l’impression en arrivant d'avoir trouvé l’endroit parfait avant de réaliser qu’il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas mais sur lequel nous n’avions pas de contrôle.
Trop peu de prairies, pas assez de sorties, pas assez de foin, des aberrations dans la gestion sur lesquelles je n’avais pas mon mot à dire comme de laisser 2-3 chevaux virer les autres de la boule de foin l’hiver sans séparer tout le monde et me retrouver avec Crimson squelettique, prendre de plus en plus de chevaux pour un espace réduit et ne plus avoir de quoi nourrir les chevaux à l’herbe l’été mais faire des remarques incessantes parce qu’on donne trop de foin et pas de grain me ressortant des citations du genre « cheval de foin cheval de rien », ne pas suivre au niveau des boxes et me retrouver avec mes chevaux sur le béton, intervenir de manière inadéquate sur Crimson parce qu’il tique à l’appui en allant jusqu’à lui interdire de le faire quitte à ne pas prendre conscience que ça met le cheval dans un état de stress plus fort encore, devoir combiner avec les gens aussi et ça entre les personnes envahissantes qui ne te laissent finalement pas profiter de ton moment avec ton cheval, les autres qui vont tout faire pour te pousser à bout parce que ta tête ne leur revient pas, ceux qui viennent toujours pour demander un conseil, un service mais si une fois tu as besoin de quelque chose il n’y a plus personne ou encore aller menacer l’intégrité de mon cheval, c’en fut trop, je ne voulais plus voir mes chevaux en pension gérés par d’autres.
J’ai donc pris mes chevaux et mon chien sous le coude et j’ai changé de région pour aménager dans une région où envisager de gérer moi-même mes chevaux devenait de plus en plus un rêve réalisable et pas juste un rêve de petite fille non concrétisable.

A l’époque je n’avais que Crimson et Kéké mais très vite Feeling est venue agrandir la troupe.
J’ai eut la chance de pouvoir louer une fermette avec tout ce qu’il me faut et de trouver en plus 2 prairies pour compléter la surface que je n’avais pas à la maison.

Et là, les choses sérieuses ont commencé…

Avoir les chevaux à la maison c’est avant toute chose, apprendre à manier la masse et la barre à mine pour faire, refaire et re refaire des clôtures parce qu’en général le terrain qu’on a est juste clôturé sur les côtés (et encore) donc les séparations, les piquets, les isolateurs tout ça tout ça, ça prend énormément de temps. Et lorsqu’enfin on a l’impression que tout roule c’est à ce moment là que le gibier décide de passer et embarquer avec lui une partie de clôture ou encore que les piquets mis l’année de l’arrivée décident de tous céder au même moment, que la neige pèse sur les rubans en détendant tout sur son passage et j’en passe, la liste est non exhaustive.

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Très vite j’ai dû me rendre à l’évidence, non les chevaux ne mangent pas sous les clôtures et non ils ne mangent ni les chardons, ni les orties, ni les zones de refus. J’ai donc investi dans une débroussailleuse et suis devenue spécialiste du maniement sous les clôtures, dans les zones de refus et sur les chardons qu’ils mangent une fois séchés.

L’hiver ils rentrent au boxe, me voilà donc à chercher une réserve de paille, de foin, à ranger les ballots avec les restes du Tétris joué enfant pour en ranger un maximum sur un minimum de place et sans que tout ne s’effondre dès qu’on prend un ballot. Et là… Les joies de l’hiver commencent…
Les bottes qui restent plantées dans la boue, les dizaines de brouettes de fumier à charrier qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige. Un hiver trop froid et les installations d’eau sont gelées, me voilà aux bidons d’eau et bord** qu’est ce que ça boit un cheval…
Le réveil sonne à 4h30 pour nourrir tout le monde et m’en occuper avant de commencer le boulot lorsque je commence à 7h, j’enfile les bottes et la frontale pour aller m’en occuper lorsque je termine à 22h et les jours passent sans monter car tout simplement je n’ai pas le temps.

Si je dois reprendre le taf type que mes chevaux me demandent l’été et l’hiver je le listerais comme tel
L’été (sous entendant par là la période où ils sont au pré h24)
- Gestion des zones de refus dans les prairies
- Gestion des rumex
- Débroussaillage des pieds de clôtures pour limiter les pertes sur les rubans électriques
- Entretien de l’espace « piste en herbe » car même si lorsqu’il fait sec je les laisse manger dedans il y a tout de même à gérer les refus etc
- Clôtures à faire et refaire par ci par là
- Vérification et ramassage en saison des samares venant de la colline en face et donc pour lesquels je ne peux rien faire d’autre que ramasser.
L’hiver (sous entandant par là la période où ils sont en boxe la nuit et au pré la journée)
- Nourrir le matin et les sortir
- Faire les boxes tous les jours
- Gérer les clôtures avec la neige
- Rattraper milles fois la botte restée dans la boue
- Transporter des dizaines de kg de foin dans la brouette en étant parfois à contre vent (je vous laisse imaginer la scène)
- Gérer les réserves de foin, aliments, paille, compléments etc
- Les rentrer en fin de journée

Tout cela peut sembler très contraignant, certains diront aussi que ça prend du temps chaque jour mais finalement ce temps là, je l’utilisais aussi lorsque chaque jour j’allais à la pension en ayant les trajets aller et retour pour y aller, en devant faire sur place diverses choses qui n’étaient pas gérées comme je le voulais et en étant finalement pas non plus là à 100% pour mon cheval.

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Quand à la contrainte, qui finalement pour moi n'en est pas une, tout est vite oubliée quand le matin je bois mon café sur ma terrasse avec les chevaux près de moi, quand je peux aller me poser dans le pré avec un bouquin et les chiens sans que personne ne viennent me juger et me prendre pour une allumée, quand j’ai quelques minutes et que je peux prendre ce petit moment pour jouer avec Jalinea ou passer un coup d’étrille à Keke qui galère à muer avec son cushing, quand je n’ai que quelques pas à faire pour donner un médoc ou surveiller parce que Crison fait une colliques, quand je peux aller les voir et m’en occuper ou monter sans croiser milles personnes jugeantes, envahissantes ou toxiques, ou tout simplement quand je peux me dire qu’aujourd’hui, ils n’ont peut être pas encore LA vie parfaite et qu’il y a milles et une choses que l’on peut améliorer encore mais qu’aujourd’hui, je les gère comme je le veux/peux.

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Je terminerai par dire que les chevaux à la maison finalement, c’est un paradis qui peut devenir un enfer si on est pas préparé à tout ce que ça implique y compris à limiter certaines sorties, vacances ou autre parce que ça implique qu’il faut trouver quelqu’un pour s’occuper d’eux mais aucune pension, aucune bonnes intentions des autres ne pourront valoir tout ça.

 

 

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